Roman - Page 11

Publié le par Camille Butterfly


Je déambule dans les couloirs au milieu de tous ses somnambules. Je ne sais pas où aller, de toute façon ça tombe bien car je ne peux pas aller bien loin ici. Mon blues me reprend, j’ai envie de tout lâcher, si seulement je pouvais faire taire cette petite voix, je pourrais enfin en finir, aller voir ailleurs si j’y suis ! Mais elle est là au fond de moi, tout le temps, elle me dit qu’il ne faut jamais baisser les bras, se battre, encore, encore et toujours, quoi qu'il arrive. Elle dit que demain sera peut-être meilleur, peut-être est-ce vrai, alors si on n'essaie pas, on ne saura pas.

Peut-être que les choses peuvent changer, peut-être que mon existence peut aller mieux, peut-être qu’un jour j’aurai accès à la vérité. J'avais entendu dans ma tête un soir où la folie me guettait, que les êtres dérangés étaient ceux qui avaient découvert la vérité, la vraie, la clef de tous les mystères de la vie, celle qui permet de tout expliquer, mais elle est tellement dur à admettre que ceux qui n'y parviennent pas, se réfugient dans un espace clos de leur lucidité pour l’oublier, car pour vivre comme tout le monde, il faut être inconscient, mais la mémoire est là pour la leur rappeler, la fuite est impossible.

Quelque part, est-ce que nous ne la portons pas tous en nous-mêmes ? La question est de savoir si on souhaite la trouver, si on est capable de l’affronter. Pour quoi faire après tout ? Si on en est ignorant à l’origine, nous n'avons peut-être pas besoin de la connaître, ou alors cette lacune nous donne un but dans notre périple humain : découvrir les arcanes de l'existence ! En attendant, cette obsession m’empêche de vivre. À force de me poser des questions et d'essayer de tout comprendre, je finis par ne plus rien savoir, toutes mes connaissances et certitudes m’explosent entre les doigts pour laisser place au doute et au néant. Je ne peux plus rien construire car je me questionne sur tout ce qui est.


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